La France doit-elle se préparer à accueillir les touristes étrangers ?
Hier soir, en regardant le journal de 20h, un élan de nostalgie m’a envahi. Une chanson des Clash résonnait dans ma tête. Sous les caméras de la télévision nationale, The Culpeper, un pub londonien qui sert de majestueux « Sunday roasts ». J’en avais le cœur serré en pensant à ces moments de partage, qui me manquent tellement, dans la chaleur boisée d’un pub. « London calling ». Je n’avais qu’une seule envie, prendre l’Eurostar pour retourner à Londres et profiter de cette ville magique.
Les londoniens, eux, ont retrouvé un vent de liberté. Que se passe-t-il quand on prive sa population des plaisirs de se retrouver, de célébrer ? C’est l’effet Champagne, comme cette augmentation fulgurante observée dans les réservations touristiques aux annonces de Boris Johnson le 22 février dernier. Hier soir, un ami londonien m’a confié « les terrasses des pubs sont bondées ». Et oui les fameux « beer garden » sont rouverts. Et ce printemps presque hivernal n’a pas refroidi les londoniens, au contraire.
Pas de vacances à l’étranger cet été pour les britanniques
Alors oui, le locataire de Downing street a annoncé qu’il fallait finalement se préparer à passer l’été en Grande-Bretagne. Et croyez-vous qu’ils seront résignés à se contenter de Brighton, Swansea ou Whitby à vie malgré le Brexit ? Ou alors l’appel de la diversité, d’un peu de chaleur reprendra le dessus…. La chaleur, parlons-en. Si vous n’avez jamais passé un été en Grande-Bretagne, je peux en témoigner et pourtant je suis du Nord. Les vacances à l’anglaise l’été, avec parcimonie… Je repensais aux longues plages de sable fin de mon enfance de la Côte d’Opale (Vivement samedi, Vivement Hardelot), aux carrelets qui jalonnent les criques de Pornic. Je me revoyais dans les cabanes en bois admirant les allées et venues du bassin, manger des huîtres au Cap Ferret. Et oui, la nostalgie de notre belle France, ces expériences qui hantent mes pensées. C’est un peu contradictoire me diriez-vous ? Londres ok mais pas l’été en Angleterre ? Oui…. Car c’est bien la nostalgie qui me guide. Ce besoin de découverte et de liberté.
Une génération de baby-boomers à cibler
Ces expériences mémorables que je vous raconte est le facteur déclencheur des baby-boomers. Le désir de voyage s’exprime par la recherche d’un passé retrouvé. Un besoin d’authenticité et de spiritualité qui sera certainement exacerbé par la crise sanitaire. Cette génération en Grande-Bretagne est la plus aisée de tout le pays, « They never had it so good » titrait un jour le quotidien The Times (lien en anglais). Cette tranche d’âge a été moins impactée par la crise du Covid-19, pas de perte d’emploi pour les retraités. Et ce matelas qu’ils n’ont pas dépensé, ne pensez-vous pas qu’ils souhaitent en profiter une fois que les vannes seront ouvertes ?
Vers un « marketing de l’attention » dans le tourisme
Les britanniques sont plus de 32 millions à être vaccinés aujourd’hui. Une des premières mesure barrière qui permettra de retrouver le chemin d’une vie presque normale. Comme l’explique cette théorie du fromage suisse illustrée dans cet article, le vaccin à lui seul ne sera pas suffisant pour faire obstacle au virus (article en anglais). Les gestes barrières, le port du masque et les conditions d’accueil et d’hygiène resteront primordiales. Et les baby-boomers seront en attente de messages rassurants pour préserver leur santé, c’est l’avènement du marketing du soin (article en anglais)
Lisser les saisons ou parier sur la proximité ?
Et alors faut-il vraiment se concentrer sur le tourisme de proximité et abandonner les touristes européens ? Car à mon sens, faire 200 km ou 500 km revient au même. J’ai écouté Franck Gervais, directeur général de Pierre et Vacances lors d’un webinaire sur le numérique et les enjeux du tourisme organisé par Atout France. Il a déclaré « ce qui va dépasser l’expérience, c’est le sens, l’authenticité et l’humain, un tourisme à 500 kilomètres de chez soi ». Atout France a observé une forte diminution entre le temps de recherche et la réservation effective. Dès qu’il y a une lueur d’espoir, les voyageurs sont sur les starting-blocks. Les professionnels du tourisme envisagent un tourisme de proximité où il faudra diversifier ou renouveler son offre, une sorte de « fast fashion » avec de nouvelles expériences pour fidéliser. Et si ce tourisme de sens se doit de devenir plus humain, plus lissé.
Pas de britanniques cet été donc. Et qu’en est-il de l’été indien, d’octobre, des commémorations de tourisme de mémoire en novembre ? N’est-ce pas le moment de penser à séduire ces touristes étrangers ? Le directeur du CRT PACA (Provence Alpes Côte d’Azur) a d’ailleurs annoncé la couleur: la région ne peut pas se priver du tourisme international. Les français à eux seuls ne suffiront pas à couvrir l’absence des américains, britanniques ou allemands….
Et alors, êtes-vous prêt ? Retrouvez cinq conseils pour réussir son site Internet multilingue. Car vous savez, vous ouvrez les vannes et c’est l’effet Champagne raisonné….
Consultante en marketing, je vous apporte mon aide dans vos projets touristiques.
Et hop, une photo de ma ville, Lille.
N’est-elle pas belle notre France ?