Brexit : quel impact sur le tourisme en France ?
Alors que le Royaume-Uni a signé son divorce avec l’Europe, les professionnels du tourisme s’inquiètent. Le Brexit, c’est cette seconde épine dans le pied après la Covid-19 dont ils se passeraient bien. Ces épisodes à rebondissements entre l’entêtement de Boris Johnson et l’Europe qui jure de ne pas céder, impacterait négativement la destination touristique française. « Les britanniques ne nous aiment pas », cette phrase est jetée facilement dans les conversations.
Alors tordons le cou à ces idées reçues sur l’influence négative du Brexit sur la fréquentation des visiteurs. Et pour cela, rien de tel que de donner la parole à un britannique, Anthony Peregrine, journaliste pour The Sunday Times et The Daily Telegraph, spécialisé dans la destination France.
Ils ont divorcé avec l’Europe donc les britanniques ne nous aiment pas
Anthony me dit très justement qu’il « ne faut pas oublier non plus que plus de 48% des votants lors du référendum de 2016 ont voté pour « remain ». Cette idée faussée que le Brexit signifie que la Grande-Bretagne a tourné le dos à la France et à l’Europe est exagérée. »
« Même si les tabloïds britanniques donnent l’impression que tout le monde déteste la France, c’est loin d’être le cas. En fait, les remainers pourraient revenir encore plus nombreux, pour souligner leur attachement européen. »
Ils préfèrent passer leurs vacances Outre-Manche
« Le goût pour la France est profondément enraciné. N’oublions pas que ce sont les Anglais et Écossais qui ont “inventé” le tourisme sur la Côte-d’Azur. Même à l’époque napoléonienne, ils déferlaient sur Paris. »
« Pour les Anglais, il y a deux France : celle de la politique… et celle des vacances. Et cette dernière – avec ses paysages, ses villages, sa gastronomie – n’est pas concernée par les tensions diplomatiques. »
Les démarches administratives sont-elles un frein ?
Les Britanniques n’ont jamais eu de carte d’identité. Ils voyagent toujours avec leur passeport. Rien ne change, sauf la limite des 90 jours en France (hors séjour touristique).
Anthony ajoute : « Voyager hors UE n’a jamais été un frein. J’ai visité la France dans les années 60 sans souci. Il y aura peut-être des ajustements, mais rien de bloquant. »
Et la livre sterling dans tout ça ?
Certes, elle a baissé… mais la Grande-Bretagne reste la 5e puissance économique mondiale. Attendons de voir, restons confiants.
Le digital reste une porte d’entrée
Contrairement aux clichés sur les baby-boomers anglais, ils sont bel et bien connectés ! Lors de ma thèse, j’ai étudié leur comportement digital. Résultat :
- 💻 95 % planifient leurs vacances en ligne
- 📊 37 % consultent les sites de destinations
Et d’après Contentsquare, le trafic web a grimpé de 17 % fin 2020. La conclusion ? Il est temps de travailler votre stratégie de contenu touristique.

Rencontre avec Anthony Peregrine
Anthony Peregrine, c’est LA référence UK sur la destination France. Ma première rencontre ? Un échange téléphonique ponctué d’un accent anglo-occitan et d’une belle plume. Basé à Montpellier, il écrit pour The Times et The Daily Telegraph.
Il est charmant, francophile, et redoutablement pertinent. Quand je lui ai parlé du Brexit (mot qu’il déteste prononcer), il a immédiatement accepté de m’offrir son regard aiguisé. Et ça tombait bien : on était d’accord.
Merci Anthony !
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