Le Royaume-Uni se sépare de l'Europe

Brexit: quel impact sur le tourisme en France ?

Jan 17, 2021

Le Brexit va-t-il engendrer une baisse de la fréquentation touristique ?

 

Alors que le Royaume-Uni a signé son divorce avec l’Europe, les professionnels du tourisme s’inquiètent. Le Brexit, c’est cette seconde épine dans le pied après la Covid-19 dont ils se passeraient bien. Trop d’épisodes à rebondissement. Conséquence de l’entêtement de Boris Johnson et l’Europe qui jure de ne pas céder, Le Brexit impacterait négativement la destination touristique française. « Les britanniques ne nous aiment pas », cette phrase est jetée si facilement. Alors tordons le cou à ces idées reçues. Faisons le point sur le Brexit et la fréquentation des visiteurs. Et pour cela, rien de tel que de donner la parole à un britannique, Anthony Peregrine. Journaliste pour The Sunday Times et The Daily Telegraph, spécialisé dans la destination France.

 

 

  • « Ils ont divorcé avec l’Europe donc les britanniques ne nous aiment pas ».

Anthony sourit et me dit très justement « il ne faut pas oublier  que plus de 48% des votants lors du référendum de 2016 ont voté pour « remain » (rester en Europe). » Conclure que le Brexit signifie que la Grande-Bretagne a tourné le dos à la France et à l’Europe est exagérée. Même si les « tabloids » britanniques donnent l’impression que tout le monde déteste la France.  C’est loin d ‘être le cas. En fait, parce qu’ils sont un peu sur la défensive, les remainers (ceux qui ont voté pour rester européen) pourraient prendre le contre-pied et venir plus souvent, plutôt que moins, afin de souligner leur européanisme ». Apprêtez-vous donc à voir les britanniques, amoureux de la France, revenir en force après cette pandémie.

  • « Ils préfèrent passer leurs vacances Outre-Manche »

« Le goût pour la France des touristes britanniques est bien trop profondément enraciné pour qu’il soit déstabilisé par le Brexit. Il ne faut pas oublier que ce sont les Anglais et Ecossais qui ont « inventé » le tourisme sur la Côte-d’Azur au 18ème siècle.  Au cours du 19ème, ils étaient si présents dans le Sud de la France que les locaux appelaient tous les touristes étrangers « les Anglais » ». Malgré la réputation des français d’être râleur et grognon, ça ne les empêche pas d’aimer notre beau pays.

Ils n’aiment pas la France

La Côte d’Azur, la Normandie, la ville lumière …. et tout ce qui fait le caractère et la diversité de l’hexagone demeurent à leurs yeux très attrayants. « Pour les Anglais, il y a deux France :  celle du monde politique et diplomatique qui peut agacer même les amoureux de la France. Et puis il y a la France où l’on prend ses vacances … qui n’a rien à voir avec le monde politicien ou les considérations d’un « deal » sur le commerce. On visite cette France parce qu’on l’aime – paysages, côtes, gastronomie, vie de village, culture, vin, histoire.  Cette France est bel et bien là. Elle rassemble toute l’Europe dans un seul pays – de la frontière belge, allemande jusqu’à l’Italie et l’Espagne, le Brexit ne va pas entacher notre désir de la visiter. »

 

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Les britanniques et Internet

Des utilisateurs assidus

Par contre ils continueront à naviguer sur les moteurs de recherche pour choisir leur destination. Ayant étudié l’influence de l’User Generated Content dans le choix des voyages des baby-boomers britanniques, je peux vous assurer que contrairement aux idées reçus ils ne sont « digital immigrant »:

 Une augmentation du l’usage du web dans les réservations de voyage

 

95 % des utilisateurs planifient leurs vacances sur Internet et quand il s’agit de s’inspirer, ils sont 37% à consulter les sites Internet des destinations touristiques…. Et parapluie sur le gâteau (oui on parle bien des anglais), selon les derniers chiffres de Contentsquare, le trafic en ligne a augmenté de 17 % sur le dernier trimestre 2020.

Alors vous savez ce qu’il vous reste à faire pour pérenniser l’entente cordiale. Développer votre contenu, devenez votre propre média.

Les démarches administratives et le Brexit

  • « Les démarches administratives sont bien trop pesantes, ça freinera leur désir de voyager »

    Les britanniques n’ont pas de carte d’identité et ils voyagent et voyageront toujours avec un passeport. Rien ne change pour eux ! Il est vrai qu’il faudra penser à deux fois avant de leur offrir un Maroilles en cadeau souvenir. Le Brexit engendre des contraintes pour les produits mais pas sur les personnes.  Anthony est convaincu que « ce désir est beaucoup plus prégnant que les tracasseries administratives qui vont être mises en place. Voyager aux Etats-Unis en Turquie ou ailleurs n’a pas bloqué les aller-retour, même si ces pays n’adhèrent pas à l’Europe. « Je me souviens très bien d’avoir visiter la France dans les années 1960 (avant le Marché Commun) sans le moindre problème. Il y aura peut-être quelques semaines pendant lesquelles les autorités chercheront leur chemin – mais après, tout se calmera ».

Le Brexit engendre-t-il une baisse du pouvoir d’achat ?

  • La livre sterling va-t-elle chuter ?

N’oublions pas que les britanniques ne sont jamais passés à l’Euro. Le cours de la livre a baissé ces derniers temps mais faisons confiance à la cinquième économie mondiale et sa capacité à rebondir. Et pour cela, je n’ai pas ma boule de cristal, seul l’avenir le dira, faisons lui confiance.

 

 

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Rencontre avec Anthony Peregrine

Rencontre avec Anthony Peregrine

Le journaliste spécialiste de la France à la plume acérée

Anthony Peregrine, c’est le journaliste que toutes les destinations touristiques aimeraient accueillir. Ma première rencontre avec Anthony date… elle a commencé par un échange téléphonique. Et je me souviens encore de son charmant accent: un savant mélange d’anglais et du sud de la France. Anthony a posé ses valises dans la région de Montpellier il y a bien longtemps. Il est LE spécialiste de la France ultra reconnu Outre-Manche. Il rédige des articles pour les deux plus grands médias de presse écrite: The Times et the Daily Telegraph. Et cerise sur le gâteau, il est charmant. Alors quand je lui ai demandé de discuter Brexit (ce qui lui hérisse le poil rien qu’à sa prononciation), il a accepté de donner son point de vue. Et ça tombe bien car mon analyse est identique. Merci Anthony !

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